À Nice, il n’y a pas que des pans bagnats ! (suite)

par Cathie Fidler

Le Vieux Nice est-il un piège à touristes, un dédale artificiel, un décor de pacotille ?
Rien de tout de cela, si l’on veut bien découvrir, tout autour du Cours Saleya, les trésors authentiques que ce quartier réserve aux flâneuses avisées, sur le conseil de l’antenne niçoise des Boomeuses, bien entendu.
Les Niçois ont vu le quartier évoluer au fil des ans, et les boucheries, triperies et autres charcuteries remplacées par de la fripe, pour commencer. Une sélection naturelle s’est ensuite produite, accompagnée de variations sur divers thèmes, souvent très raffinés. On peut le regretter, et parler de boboïsation et, dans le même temps, savoir apprécier le développement récent de tout un art de vivre, lequel ne se contente pas de satisfaire nos appétits gastronomiques, mais s’adresse à tous nos sens.

 C’est la raison pour laquelle il est utile de mettre en lumière quelques endroits qui participent à ce mouvement. Allons-y !

Toutes les Boomeuses ne s’habillent pas en 36

Le Vieux Nice regorge de boutiques de fringues sympas, mais peu d’entre elles proposent des tenues qui vont à celles qui prennent du 40+.
Ma favorite : Terre d’Adélie, 5 rue du Collet. On y trouve un peu de tout : des tuniques, des robes, des pantalons, beaucoup de lin, beaucoup d’ensembles, beaucoup de noir, pas mal de blanc, un peu de bariolé, mais pas trop, et surtout un accueil très sympathique, patient, et des prix abordables.
Vous cherchez un cadeau pour une amie ? Ou à vous offrir, sans culpabilité ?
Découvrez JFB – Artisan créateur de bijoux, 8 bis rue de la Boucherie.
Cet artiste-là vous fabrique en un tour de main (talentueuse) un joyau de bijou à partir de presque rien. Dans son échoppe, il vous accueille avec gentillesse, et ne sera avare ni de conseils, ni de solutions à vos problèmes de colliers. Trop longs ? Trop courts ? Il y remédie sans sourciller, et saura proposer ensuite les boucles d’oreilles qui vous transformeront en princesse.
Mais surtout, Jean-François Brandière saura vous conseiller, et vous faire essayer avec patience et dextérité ses petites merveilles. Je suis persuadée que vous ne partirez pas les mains vides, et que vous y retournerez avec plaisir.

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L’atelier boutique de Jean-François Brandière

Que nous manque-t-il ? Ah oui, les chaussures !

Pour bien trotter dans les rues de la vieille ville, foin des tongs (qui, on vient de l’entendre, sont des nids à microbes bien plus redoutables que le pédiluve de la piscine de votre quartier), fi des escarpins ou des pantoufles de vair, courez chez Rosa Chaussures, 14 rue Pairolière.
Au milieu d’un joyeux bazar, vous y trouverez les souliers de vos rêves : confortables, colorés, fabriqués en Espagne ou en Italie, autant dire chez nous. Certes, ils ne sont pas tous donnés, mais ils vous épargneront ampoules et durillons, et ça, cela n’a pas de prix. Et l’accueil en prime est lui aussi inestimable. La propriétaire se met à vos pieds pour vous conseiller au mieux, le temps qu’il faudra, sans pour autant vous les casser. Que demander de plus ?

Allez, après tout ce shopping, il vous prendra bien une petite faim ?

Commencez donc par le dessert, en allant manger les meilleures glaces du monde – non, Marseille n’a pas le monopole de l’hyperbole –, chez Fenocchio, Place Rossetti.
Ne vous laissez pas tenter par les parfums fantaisistes (genre fraise-tagada ou tomate-basilic), mais allez vers les plus classiques et les sorbets, peu sucrés, contrairement à ceux de la concurrence. Ils vous laisseront un souvenir brûlant. Découvrez quand même « miel pignons » et, si vous avez un pied à terre, emportez pour le partager entre amis, un « Comté de Nice » au sorbet mandarine et Grand Marnier, truffé de meringue et d’un autre ingrédient divin du même tonneau, si je puis dire. Le résultat en est tout simplement addictif. Visitez leur site, pour vous mettre en appétit.

Les glaces de chez Fenocchio

Les glaces de chez Fenocchio

Vous préférez ce qui est salé ? Découvrez les spécialités niçoises, sur le stand La Socca du Cours, installé tout au bout du Cours Saleya, côté est. Marie-T y vend des petits farcis, de la pissaladière, et de la socca authentique, préparée à la seule farine de pois chiches, comme il se doit. Goûtez aussi sa fabuleuse tourte de blettes, sucrée ou salée… Fraîcheur garantie, et rien que du fait maison !

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La vraie pissaladière sur le stand La Socca du cours

Il ne vous reste plus qu’à aller faire un tour à la plage. Mais ne manquez pas d’y emporter de la lecture et, pour cela, vous ferez d’abord un tour à La Briqueterie, 4-6, rue Jules Gilly, la dernière-née des librairies niçoises. Le cadre en est très branché, le choix intéressant (déjà 7000 références, tout de même), et s’y ajoute un coin qui propose de superbes étoffes, ou des créations artisanales originales. Une « librairie-concept store » qui ouvre, c’est assez rare pour être signalé.

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La Briqueterie, une librairie concept store

Vous voilà vêtues et parées de pied en cap, le corps et l’esprit nourris… et même pas ruinées.
Pour ce qui est du soleil : ne le dites pas à tout le monde, mais à Nice, il est gratuit.

Lire aussi :  A Nice il n’y a pas que des pans bagnats (1)
[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » »]Cathie Fidler est écrivain, auteur de romans et nouvelles. Découvrez son blog Gratitude[/infobox]

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