Loin des foules et dans une nature préservée et même jalousement gardée par ses habitants, l’Irlande du Nord a changé de visage. Elle est constellée de sites à découvrir sans s’épuiser en longues distances.
Corine Ledanois et Bernard Eucher-Lahon, deux Français tombés amoureux de l’Irlande s’y sont installés. Ils y ont créé Alainn Tours qui, tel le Petit Poucet, jalonne de pépites votre itinéraire personnalisé à tous les prix. Expérience…
Rendez-vous est pris par téléphone et le dialogue se poursuit par Internet. Alainn Tours note mon souhait particulier de découvrir en 4 jours la nouvelle Belfast, loin des idées reçues d’une ville longtemps déchirée, puis de circuler, dans un périmètre restreint, pour découvrir la nature ou les curiosités alentour. Quelques jours plus tard me parvient une proposition d’itinéraire, que nous affinons ensemble, partant de Dublin en République d’Irlande où m’attend une voiture de location, pour remonter doucement par le bucolique comté de Down vers Belfast et la Chaussée des Géants tout au Nord.
Un itinéraire émaillé de multiples haltes dans des villages charmants, comme la petite cité médiévale de Carlingford sur la péninsule de Cooley où l’on peut se restaurer dans le pittoresque O’Hare Family grocer, vieux bistrot avec sa mini cheminée, ses vieilles tables en bois et ses assiettes généreusement garnies qui vous donne l’impression d’avoir trouvé un refuge.
Etape Bed & Breakfast prévue au Ghan House, vieille demeure confortable nichée dans la verdure. Puis, à travers la route côtière, je passe par les bords côtiers et les paysages verts des montagnes de la Mourne et Silent Valley pour rejoindre Downpatrick qui abrite la tombe de Saint Patrick le saint patron des Irlandais. En cette fin de première journée, il est l’heure de découvrir mon premier hébergement, le Dunnanelly country house de Sally King. Un peu difficile à trouver selon les indications mais la surprise est de taille. C’est sûr, cette country house est l’une des pépites sur le chemin tracé par Alainn Tours. On sent Sally et son époux James radieux de votre étonnement en découvrant leur immense maison cachée dans une étendue verte de champs et de forêts de 80 hectares et à une heure de Belfast. S’ils sont heureux dans cette maison qui s’étend sur au moins 800 m2 au sol, chaque détail prouve qu’ils n’ont qu’une envie : vous faire partager ce bonheur. Outre le petit déjeuner pantagruélique, « home-made » et raffiné du lendemain, je suis surprise par le confort : énorme lit king-size grand confort, matelas chauffant pour jours humides et froids, miroirs chauffants à infra-rouges et chauffe-serviettes dans la salle de bains, peignoirs de bain, produits d’accueil de L’Occitane et cet accueil spontané et chaleureux qui vous donnent l’impression d’avoir retrouvé de vieux amis.
Avant de rejoindre Belfast, une étape à Strangford Lough village d’où je prends un petit ferry. Il permet en 5 minutes de rejoindre Portaffery, petite cité résidentielle de l’autre côté du bras de mer, et par laquelle on peut longer la baie et découvrir des paysages sauvages de l’Irlande dont l’image se projette en nous : intacte, sauvage, venteuse et belle malgré cette petite pluie qui s’est mise à tomber mais qui renforce encore la beauté des couleurs.
Impossible n’est pas Irlandais
Et me voici en route vers Belfast pour cette deuxième journée. Bagage déposé au Malmaison boutique-hôtel très bien situé en plein centre près du quartier de la Cathédrale d’où je peux tout visiter à pied. Chambres un peu sombres mais très british avec coussins, chemin de lit et rideaux en tweed. Le drapeau de l’Union Jack et le drapeau de l’Ulster se côtoient partout car en juin et juillet se déroulent les marches des Orangistes qui deviennent une tradition, alors qu’il y a bien peu d’années encore elles étaient prétexte à affrontements sanglants entre catholiques et protestants. A Belfast, les épisodes de la guerre civile se lisent sur les murs, ces « murals », fresques partisanes recouvrant les façades des maisons ou les murs qui séparent, encore aujourd’hui, protestants et catholiques, mais dans la paix retrouvée.
Me voici prête à être surprise par Belfast dans cette Irlande du Nord qui fait partie du Royaume Uni. Alainn Tours, selon mes souhaits m’a dressé tout une liste de boutiques originales et de restaurants branchés, mis à part les célèbres pubs qui garnissent toutes les rues. Et de fait, il y a de quoi faire : un récent et très design centre commercial sur trois niveaux à Victoria Square, une boutique originale, celle de Una Rodden (50 Upper Arthur Street) qui confectionne sur mesure et sur place d’originales robes de mariées ou tenues de ville. Une petite pause au café Vaudeville, petite merveille art déco d’une ancienne banque transformée en restaurant chic tout comme le fut le très sélect hôtel Merchant Square. Partout où je passe, je suis surprise par l’incroyable gentillesse de l’accueil. Impossible n’est pas français ? J’en doute parfois côté service, mais de façon certaine, impossible n’est pas irlandais. Je n’ai pas de livres sterling sur moi pour payer mon café ? Pas de problème on acceptera ma carte de crédit pour un simple café. Je m’étonne de l’originalité d’un cadre qui semble historique ? Le garçon de café se fera immédiatement un plaisir de m’en conter l’histoire. Avant de me rendre à Saint-Georges Market ouvert le samedi et le dimanche qui m’a été recommandé à juste titre : une vieille halle de marché où les œufs avoisinent des brocanteurs, où l’œil torve des poissons sur l’étal fait face à un marchand de torchons ou aux fruits et légumes. Une sacrée ambiance que même la Reine d’Angleterre avait visité la semaine précédente. J’ai réservé pour le lendemain mon impatience à visiter le Titanic Quarter. Le NITB, office de tourisme d’Irlande du Nord m’a également fourni moult adresses pour clôturer ma soirée dans des restaurants branchés ou par une soirée jazz, mais je préfère me réserver pour les visites du lendemain.
Visiter le Nomadic pour réaliser ce que fut le luxe du Titanic
Jour 3 : je traverse le pont qui enjambe la rivière Lagan pour me trouver dans une ville quasiment nouvelle. L’incontestable réussite du Titanic Belfast, architecture en forme d’étoile qui abrite depuis 2012 toute l’histoire du Titanic de sa conception sur ces lieux mêmes, à sa première… et dernière traversée vers l’Amérique en avril 1912 est manifeste. Il a fait bénéficier la ville d’un « effet Bilbao » générant avec le Titanic building une effervescence semblable à celle du Musée Guggenheim à Bilbao. Il faut bien dire que tant sur le plan architectural que sur celui de la scénographie des espaces, avec toutes les techniques contemporaines pour mettre en valeur les splendeurs passées du paquebot, l’expérience est de taille. Mais la nouveauté non moins saisissante est la possibilité, depuis cette année, de visiter juste en face sur les docks, le SS Nomadic.
Singulière histoire que celle de ce tout dernier bateau de 71 mètres encore à flots de la compagnie White Star Line. Le Nomadic fut le transbordeur du Titanic basé à Cherbourg pour acheminer les voyageurs du port français jusqu’au paquebot. Racheté par l’Irlande à un Français qui en avait fait, dans les années 1970, un lieu chic de réception sur la Seine, face à la Tour Eiffel, le Nomadic est le tout dernier témoin, vivant pourrait-on dire, de l’épopée navale de la célébrissime compagnie White Star Line de Belfast, propriétaire du Titanic et de l’Olympic. C’est le Nomadic qui avait transbordé depuis le port de Cherbourg les 148 passagers de 1ère et les 30 de seconde classe sur le Titanic en cet inoubliable 10 avril 1912 où il a coulé. Le Nomadic, lui, a survécu 5 fois à une démolition programmée. Devenu musée, il a été entièrement renfloué et redécoré à l’identique (ils avaient le même architecte), reflétant la même conception, la même architecture et le même luxe, surprenant pour un transbordeur, que le Titanic avec tout de même, pour 2 km de trajet une première et une seconde classe… En sortant de la visite de ce transbordeur reconstitué ne pas oublier une halte au café Dock juste en face. Il s’agit d’un immense café aux fauteuils confortables où les uns lisent, les autres jouent de la guitare, d’autres rêvent sur une chaise longue de la terrasse. Et si vous prenez une consommation, vous glissez simplement dans un tronc à disposition des clients, le montant que vous estimez devoir payer…
Merveille de la nature, la chaussée des Géants
Deux ou trois jours à Belfast ne seraient pas de trop, mais me voici en route vers la dernière étape : la Chaussée des Géants ou Giants Causeway en passant par la case Gest House Shola Coach House à Portrush. Encore un émerveillement devant ce bed & breakfast (B&B) clair et d’une propreté irréprochable de grand confort qui vient d’obtenir le premier prix des B&B du NITB et le classement maximum sur Tripadvisor. Pour m’y rendre me voici le long de la splendide route côtière qui relie les jolis villages de Glenarm (et son jardin enchanté où la pelouse, comme partout dans cette région, ressemble à une épaisse moquette), de Cushendal ou de Cushendum. Un arrêt d’impose au château de Dunluce avec ses vastes prairies tombant à pic dans la mer.
Voici enfin la célèbre Chaussée des Géants où je retournerai à deux reprises en fin d’après-midi et le lendemain matin à l’ouverture tant le site est impressionnant. Nul doute sur les raisons qui ont permis son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. La Giant’s Causeway, amas gigantesque de sculptures naturelles de basalte sur ce littoral déchiqueté impose le silence devant la beauté naturelle
Avant de prendre le chemin du retour vers l’aéroport de Belfast, les distances n’étant jamais longues, un dernier bol d’air avant le retour, en empruntant les spectaculaires panoramas de la Bishop’s road, construite par l’évêque de Derry d’où l’Ecosse se découpe avec une surprenante proximité.
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INFORMATIONS PRATIQUES
Y aller :
– Plusieurs vols réguliers ou lowcost sont affrétés chaque jour aussi bien vers Dublin que vers Belfast. La compagnie française de ferries Brittany Ferries achemine les passagers vers le port de Cork au départ de Bretagne (Roscoff).
– Pour s’informer globalement sur l’Irlande du Nord et Belfast en particulier : – En France : Office du tourisme d’Irlande. – Sur place NITB (Northern Ireland Tourist Board) et Visit Belfast, City Hall.
Conseils pratiques :
– N’oubliez pas d’emporter des adaptateurs pour prises électriques ni un imperméable
– Au Sud, la monnaie est l’Euro, en Irlande du Nord, c’est la livre sterling
– Si vous louez une voiture sur place, la conduite se fait à gauche mais il y a très peu de voitures sur les routes et les Irlandais conduisent prudemment
Voyage personnalisé avec Alainn Tours :
Escapades, circuits, séjours à la carte de toute durée, Alainn Tours s’adapte à toutes vos demandes et reste joignable sur place 7j/7. Que vous souhaitiez loger en hébergements de charme ou bien louer une maison, un cottage, une péniche, une roulotte, réserver une voiture, être guidés, toujours en français, pour les restaurants, les lieux culturels ou pour des visites thématiques ou sportives, l’agence possède une excellente connaissance du territoire.
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Texte et photos Evelyne Dreyfus