parfum maison violet

Coup de coeur pour le nouveau parfum de la Maison Violet, Pour Rêver, signé Nathalie Lorson

par Anne Bourgeois

Pour Rêver, le nouveau parfum de la Maison Violet, signé par Nathalie Lorson, maître parfumeure chez DSM-Firmenich, marie la richesse de la vanille bourbon, la suavité du marron, la grâce de l’iris, la délicatesse du musc et la sensualité du cacao. Entre tradition et modernité, cet opus aux multiples facettes a séduit mon nez de parfumista avertie !

 

En ces temps où «le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle… nous verse un jour noir plus triste que les nuits» (Charles Baudelaire), un parfum enveloppant comme une étreinte, surgit pour dissiper ce spleen en quelques volutes.

Pour Rêver, septième opus de la collection Héritage de la Maison Violet, n’est pas une énième fragrance sucrée qui gâte nos narines. Non, c’est un véritable «parfum fourrure», un souvenir olfactif à la manière d’une madeleine de Proust. Un plaisir délicat, tendre, qui évoque les arômes subtils d’une farine vanillée de châtaigne finement chocolatée, mêlée aux notes profondes de cuir, de rhum et de bois. On y retrouve l’ADN et l’exigence de la parfumerie traditionnelle de la Maison Violet fondée en 1827 dans ce 19e siècle où l’élégance prévalait sur les artifices du bling-bling. Cette marque bientôt bicentenaire a été relancée en 2017 par Paul Richardot, Victorien Sirot et Anthony Toulemonde, trois passionnés, désireux de faire revivre le patrimoine de cette belle dame tout en l’adaptant au 21e siècle. Ils travaillent depuis le début de leur aventure, main dans la main ou plutôt nez à nez avec Nathalie Lorson, maître parfumeure chez DSM-Firmenich, qui compose cette symphonie olfactive.

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Nathalie Lorson entourée de Paul Richardot, Victorien Sirot et Anthony Toulemonde

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Pour Rêver, septième opus de la collection Héritage de la Maison Violet

Un parfum de peau qui ne demande qu’à se découvrir

Véritable cheffe d’orchestre, c’est muni de ses extraits, abritant matières premières rares et molécules de synthèse, qu’elle nous explique, avec sa mouillette en guise de baguette, l’un des choix essentiels de cette composition : la vanille.

«Pour cette création, j’ai utilisé une vanille gousse, contrairement aux vanilles synthétiques comme la vanilline ou l’éthylvanilline qu’on utilise souvent en pâtisserie. Je voulais éviter de créer une vanille trop sucrée. Cette vanille bourbon naturelle est plus brute, un peu fumée, animale, presque phénolique, une odeur goudronnée que l’on retrouve aussi dans l’olive noire, par exemple.»

Des extraits abritant matières premières rares et molécules de synthèse

Nathalie Lorson souligne l’importance de ne pas tomber dans une gourmandise trop facile : «C’est plus de l’ordre de l’addiction. J’ai travaillé la texture avec des notes de marron grillé et des accords boisés, pour une composition plus profonde. Ce côté chaleureux et rond m’a vraiment inspirée, et je l’ai complété avec des touches de bois de gaïac, ce qui donne un effet de feu de bois. Le marron grillé apporte une sorte de sensation farineuse que l’on peut presque ressentir olfactivement. En plus de cela, j’ai utilisé une base ambrée, appelée Ambranum, qui est riche, sensuelle et enveloppante. Elle se marie parfaitement avec le bois, et j’ai inclus le Cetalox, une molécule qui crée un équilibre entre le bois et l’ambre. »

Un parfum riche en nuances

Le processus de création, qui a duré trois ans, a permis de peaufiner chaque détail. « J’ai eu beaucoup de liberté, ce qui m’a permis d’incorporer des notes que j’adore », confie la créatrice, qui a ainsi pu donner vie à une formule riche en nuances. « Le musc joue un rôle central. J’ai utilisé l’Helvetolide, un musc de synthèse que l’on sent dès la tête, alors que d’habitude les muscs sont en notes de fond. Celui-ci est très volatil, il donne une impression de légèreté, presque diaphane, comme un nuage. J’ai intégré un iris concret, l’iris Pallida l’un des ingrédients phares de la maison Violet qui a une texture riche, poudrée, un peu moelleuse, et je l’ai associé à du chocolat noir. Cela crée une sorte de ganache olfactive qui ajoute encore plus de facettes à la vanille. » conclut-elle.

Une mémoire parfumée, une réminiscence qui enveloppe, sans trop en dire, un parfum de peau qui ne demande qu’à se découvrir dans tous les sens du terme.

 

Pour rêver Tête : Marron, noisette, maté Cœur : Extrait de cacao, iris pallida, myrrhe Fond : Extrait de rhum, vanille, bois de gaïac, encens, baume Pérou Disponible à partir du 14 octobre 2024 en formats 50 ml (100 €) et 100 ml (170 €) sur le site de Maison Violet et dans une sélection de boutiques partenaires.

Anne Bourgeois 

Lire aussi : Rencontre avec Laurice Rahmé, fondatrice des parfums Bond No. 9

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