Du Mucem au Cours Julien, récemment classé par le magazine britannique Time Out comme le « 10ème quartier le plus cool du monde », Marseille recèle aujourd’hui de musées à la réputation internationale, lieux artistiques et événements culturels qui contribuent au dynamisme et à l’attraction touristique de la cité phocéenne, qui attire de plus en plus de visiteurs. Les Boomeuses vous emmènent en balade dans le Marseille arty.
Honneur au désormais musée emblématique de la Marseille arty, nous débutons notre parcours par le Mucem, où se tient jusqu’au 12 décembre 2022 une exposition gratuite, L’ami-e modèle, célébrant l’amitié dans l’art. Initiée par Pernod Ricard France et la Fondation Ricard, cet événement présente près d’une centaine d’artistes, au travers d’une exposition de portraits d’artistes réalisés par des artistes, imaginée par le curateur Mathieu Mercier. A la manière des galeries de portraits du 19ème siècle, c’est une vision très contemporaine de la complicité des créateurs français, peintres et photographes, sculpteurs et créateurs d’objets ready-made, qui s’offre aux visiteurs, entre noms connus et en devenir, où les générations se répondent et se croisent. De Nina Childress en passant par Gérard Garouste, Julie Rochereau, Yan Pei-Ming et… Paul Ricard, qui fut élève aux Beaux-Arts de Marseille avant de devenir capitaine d’industrie. Sa volonté d’« offrir le beau pour tous » est ici manifeste, dans la ville qui lui était si chère.
Nous quittons le Mucem pour nous rendre dans l’un des lieux culturels les plus vivants et ambitieux de Marseille, la Friche la Belle de Mai. Cette ancienne manufacture de tabac de la Seita, où furent produites les cigarettes Gitane, réhabilitée en 1992, est devenue l’un des centres incontournables de la vie culturelle marseillaise. Autour de ses 45 000 m² se côtoient salles de spectacles et de concerts, espaces d’expositions, restaurant, librairie, aires de jeux, jardins partagés, et un rooftop qui dès les beaux jours accueille des DJs set, concerts et projections de cinéma en plein air, lors de soirées offrant une vue exceptionnelle sur la ville. Ce lieu se veut le symbole d’une ville multiculturelle : la jeunesse de la Belle de Mai, quartier de Marseille particulièrement défavorisé, se l’est approprié, côtoyant celle des quartiers Sud, plus « huppés ».
Street Art à Marseille
De la Friche, nos pas nous mènent vers la Ruche Kokanas, une association créée en 2022 qui permet à des artistes en résidence de développer leurs projets, et propose également des spectacles et concerts. Nous y découvrons des « ateliers partagés » par de jeunes artistes. Leur travail et œuvres en devenir sont accessibles à tous (les baies vitrées de la Ruche donnent sur la rue Belle de Mai). Parmi eux, Yannick Martin, aka Wha-t a récemment été choisi par la ville pour réaliser le superbe Street Art des escaliers qui mènent du Cours Julien à l’entrée du métro… Nous découvrons aussi le travail de Céleste…, artiste particulièrement impliquée dans des fresques murales d’inspirations féministes, dont les minuscules gouaches qu’elle nous présente (du « work in progress ») révèlent une forte sensibilité. Tout juste sorti des Beaux-Arts de Marseille, Rudy Ayoun nous fait découvrir ses toiles figuratives, certaines encore en gestation. Sa ligne directrice : raconter des univers au travers d’intérieurs. On est conquis par son sens des couleurs et la beauté de ses « natures mortes », qui en disent aussi long – selon lui – que des portraits de ceux qui habitent ces intérieurs. En quittant la Ruche Kokanas, nous sommes convaincus que Marseille attire comme un aimant les jeunes talents.
Direction les docks, où se côtoient boutiques éphémères, de marque, et un musée du Pastis à ne pas manquer pour les amateurs. L’espace au coeur des docks, présente une boutique où sont déclinées toutes les variétés de la marque Pernod Ricard, adossée à un petit espace muséal très ludique. L’interaction y est reine, permettant de découvrir en s’amusant l’origine et les étapes de fabrication du fameux Pastis, apéritif préféré des Français ! On peut ensuite déjeuner dans le restaurant…, d’une savoureuse épaule d’agneau confite, arrosée d’un Pastis, cela va de soi.
Petite virée shopping pratique et arty à la fois pour enchaîner, avec la mythique Maison Empereur, « plus vieille quincaillerie de France », fondée en 1827 et véritable caverne d’Ali Baba pour tous les amateurs. Du moule à panisse au bleu de travail maison, on peut y passer des heures à chiner.
Nos pas nous mènent ensuite vers l’incontournable Cours Julien, bordé d’oeuvres de Street Art et de cafés, où la jeunesse marseillaise se retrouve avant d’aller dîner. Nous vous recommandons vivement le restaurant Copains, mené par une jeune équipe qui allie cuisine remarquable à prix doux, carte des vins inventive et service impeccable. A quelques pas de l’hôtel Mama Shelter, où vous pourrez finir votre soirée au bar, régulièrement animé par des soirées concerts et DJs.
Ici c’est Marseille bébé, comme disent les locaux, et nous sommes bien d’accord !