Après Lalalangue son formidable seule en scène qui l’a révélée au Théâtre du Rond Point, Frédérique Voruz s’affirme avec sa nouvelle pièce Le grand jour comme une auteure, comédienne et metteur en scène sur laquelle il faudra compter.
Dans Lalalangue, (lire notre critique) Frédérique Voruz brossait un portrait inouï, féroce et hilarant, de sa mère-ogresse qui régenta sa fratrie. Avec Le grand jour , nous voilà plongés (il s’agit ici, précisons-le, d’une fiction) au coeur de cette fratrie de cinq enfants réunie le jour de l’enterrement de leur mère.
Le grand jour, entre psychodrame, émotion et humour
Un canevas dramaturgique idéal, qui fait émerger les non-dits, les conflits et secrets enfouis, propres à toutes les familles. Ici, la fratrie et leurs conjoints (ces derniers savoureusement interprétés par Anais Ancel et Elliot Morel) vont libérer leurs paroles dans la cuisine familiale, lieu emblématique de l’enfance où tout le monde se retrouve.
On navigue entre psychodrame, émotion et éclats de rire, Frédérique Voruz puisant ici encore son inspiration de ses expériences en psychanalyse et thérapies de groupe, mais son propos sur la famille reste universel. Chaque spectateur pourra se reconnaître dans l’un des personnages et dans ses rapports avec ses parents et sa fratrie.
La mise en scène de Frédérique Voruz est réalisée avec brio, jouant entre musique (des Nocturnes de Chopin, aux chants où brille la très jolie voix de Rafaela Jirkovsky), tableaux à la façon des clairs obscurs de Gorges de la Tour et apparitions fantasmagoriques de cette mère omniprésente, merveilleusement interprétée par Sylvain Jailloux (dans son double-rôle de curé et de mère) qui ne se résout pas à « partir ».
L’ensemble de la troupe est au diapason, offrant un spectacle qui laisse le spectateur profondément ému.
Le grand jour , c’est le théâtre de la vie, tel qu’on l’aime.
Le grand jour écrit et mis en scène par Frédérique Voruz
Avec Anaïs Ancel, Emmanuel Besnault, Victor Fradet, Aurore Frémont, Sylvain Jailloux, Rafaela Jirkovsky, Eliot Maurel, Frédérique Voruz
Jusqu’au 5 mars au Théâtre du Soleil
Cartoucherie, 75012 Paris
Du mercredi au samedi à 20h, le dimanche à 15h30
Durée 1h20
Location au 07 51 22 10 13
Prix des places 20 € (Individuels)
15 € (Collectivités, demandeurs d’emploi)
10 € (Étudiants – de 26 ans et scolaires)
Crédit photos : Antoine Agoudjian
A.Granat