C’est merveilleux pour une linguiste de pouvoir encore et toujours découvrir de nouveaux mots. Celui que je viens de rencontrer, Tankini, je le dois à Facebook. Comme le savent toutes les Boomeuses connectées, à droite de la page du « journal » se trouve une colonne d’annonces publicitaires, toutes censées correspondre à votre profil.
À vrai dire, et au passage, je le trouve un brin vexant, M. Facebook, de vouloir me conseiller telle crème magique pour me défaire de mes rides, ou de la « lingerie modelante », ou encore ce régime fabuleux qui m’allègera de 15 kilos en un mois, ou me faire des pieds de déesse – comme si j’en avais besoin, de tout ça !
Pire, je me sens vraiment traquée quand, ayant un soir jeté un œil distrait sur les sur-matelas de la Redoute, il m’en apparaît 12 000 dans les jours qui suivent, accompagnés de toutes sortes de réfrigérateurs, suite aux déboires domestiques détaillés sur mon blog.
Aucune échappatoire, on est pistée !
Bon, c’est la loi du genre, en général, on s’en accommode.
Et parfois même, on s’en réjouit.
En début de saison (d’été) vous avez pu lire, sur ce même site, moult conseils concernant l’épreuve du choix d’un maillot de bain.
Comment ne pas déprimer dans la cabine d’essayage, et comment trouver la perle précieuse qui mettra en valeur votre poitrine enfin mûre, tout en gommant certains petits bourrelets disgracieux ici ou là (enfin, les miens, vous, vous n’en n’avez sûrement pas autant).
M’est avis qu’une Boomeuse respectueuse devrait avoir jeté son très petit bikini aux orties depuis belle lurette. Mieux vaut le total look de la naturiste que le ridicule de celle qui veut faire djeun’ à tout prix. Assumons notre golden age. Du reste, les journaux féminins ont cette année sonné le glas du deux-pièces, et encore plus du monokini. Tous ringards, face à la vague de pudeur ambiante. (Sans parler de la trouille du mélanome).
Dans la sélection des Boomeuses, donc, il n’y avait que des choses élégantes à porter au bord de l’eau.
Mais je ne me rappelle pas avoir vu passer quoi que ce soit du nom de « TANKINI ».
Vous vous doutez bien qu’il ne s’agit pas là d’une tenue de pilote de char, même en ces temps de commémoration de débarquements.
Le mot vient pourtant bien de l’anglais « tank », tel qu’utilisé dans « tank top » qui veut dire débardeur. Marié à bikini, il donne naissance à un maillot idéal pour toutes celles qui souhaitent « dissimuler leur ventre », ainsi que le dit gentiment la pub pour une marque qui vend ledit tankini. Même si le terme appartient aux fabricants – sans encore apparaître dans un quelconque dictionnaire –, démographie oblige, il me paraît avoir un grand avenir. Gageons que l’été prochain, nous pourrons toutes entonner : « C’était un itsy bitsy, teeny weenie, tout petit petit tankini » en plongeant dans les flots bleus.
Allez, encore un coup, nous autres Boomeuses serons à l’avant-garde. Assumons (bis).
PS. Vu la météo de l’été, le tankini a dû être parfait, surtout recouvert d’une doudoune !
Et la version originale !
[infobox bg= »redlight » color= »black » opacity= »on » subtitle= » »]Cathie Fidler est écrivain, auteur de romans et nouvelles. Découvrez son blog Gratitude[/infobox]
Bikini, non ! Tankini, oui !
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