2017 sera l’année où on va enfin mettre au placard notre bonne vieille culpabilité qui nous fait nous ronger les sangs pour un oui ou un non ….
On a pas réussi à réunir tout le monde pour Noël, le repas n’était pas à la hauteur de nos talents de cuisinière, on a pas ressenti les bonnes ondes ? Aussitôt on se prend à penser que ça vient de nous, qu’on a pas fait ce qu’il fallait et pour peu qu’on croise un regard accusateur ou qu’on interprète de travers une phrase dite, dans cette perception qu’on aura déjà construite seule du sentiment de culpabilité, l’affaire est faite et la soirée peut virer en « eau de boudin ».
Et bien je pense que cette culpabilité, bien judéo chrétienne, est révoltante car elle répond à nos yeux à un souci de perfection qui voudrait que partout et en tout temps on excelle. Or, qui peut se vanter de la perfection en quelque domaine que ce soit ? Ne sommes nous pas tous faillibles à bien des égards ? Car la culpabilité est alliée de la perfection, je veux toujours ici et là être irréprochable.
Ouf, que la vie serait plus simple et plus cool, si on laissait tomber tout cela , si on arrivait déjà à distinguer la responsabilité de la culpabilité .
Je suis responsable d’avoir oublié la dinde dans le four, certes, mais pour autant qui peut me rendre coupable ? J’aurais donc par là commis une faute au regard des autres et du mien quant à mes talents de cuisinière ? Je serais mal jugée par moi, et mon entourage, de ce fait ? Allons, mieux vaut en rire. J’ai peut être tout simplement accordé plus de temps aux échanges, joué avec mes petits enfants, bref, d’un coup la priorité s’est faite autre.
Sommes-nous, par ailleurs, coupables des souffrances de nos proches ? Il est souvent plus facile de nous reprocher des fautes que de reconnaître qu’ils ont mal agi avec nous, d’admettre la réalité : leurs limites, leurs erreurs. Culpabiliser devant les malheurs de ceux que nous aimons est déjà un frein à une aide efficace .
Alors, laissons ce bagage souvent héréditaire de côté pour cette nouvelle année et menons la croisière de nos responsabilités qui, elles, nous confortent dans notre ego et nous font nous affirmer à nos yeux et à ceux des autres.
3 commentaires
Responsables oui – coupables non ! 🙂
Je suis psychologue et en effet vous dites juste : il s’agit de ne pas mélanger la culpabilité et la responsabilité ; responsabilité qui participe à l’estime de soi . J’assume ce que je fais , dis, qui je suis … je ne suis en rien responsable de ce que les autres font et n’ai donc pas à culpabiliser . Je vois encore tant de patients, la majorité d’ailleurs me consultent pour des difficultés liées de près ou loin à cette culpabilité , empêtrés dans une culpabilité qui les empêche de vivre pleinement … merci pour votre article donc et à bientôt ..
Merci également au Magazine, j’adore la rubrique « Evasion »
Merci Sylvie pour vos gentils commentaires sur Les Boomeuses.