Faut-il se méfier du couple ?

par Dominique Mallié

Suis-je devenue un drôle d’animal parce que je me méfie du couple ? Parce que je me plais à imaginer d’éternelles fiançailles ? Parce que « Faire un » me fait fuir à toutes jambes ? Parce qu’entre l’ardeur et le pot au feu, j’ai choisi l’ardeur ?

Photo représentant un couple au volant d'une voiture, publiée dans le magazine les Boomeuses

Suis-je devenue un drôle d’animal parce que je me méfie du couple ? Parce que je me plais à imaginer d’éternelles fiançailles ? Parce que « Faire un » me fait fuir à toutes jambes ? Parce qu’entre l’ardeur et le pot au feu, j’ai choisi l’ardeur ?
Pourtant le couple serait-il seulement cet espace où l’un se nourrit de l’autre, si proches que parfois l’un finit les phrases de l’autre,  que le « nous » existe avant le « je » ? La contiguité physique qui consiste à dormir dans le même lit, prendre les repas à la même table, s’asseoir ensemble sur le même canapé ne me semble pas un projet existentiel à envier.
Le désordre domestique, les chaussettes qui trainent, les slips à ramasser, la vaisselle commune à faire me semblent autant de pavés dans la mare d’une domesticité subie.
Bien sûr que je l’ai vécu, et c’est, justement  parce que je l’ai vécu par deux fois, et avec des hommes merveilleux pourtant, que  je peux penser à cela aujourd’hui avec le recul qui va bien, sans hargne ni regrets ni même remords (remord qui serait lié à une culpabilité, elle même  sujet d’une prochaine réflexion).

Je vois aujourd’hui le couple contemporain comme un lieu où chacun se sentirait entouré sans être entravé

Un bon intervalle qui permet de communiquer sans s’absorber ; des appartements séparés, si cela est matériellement possible, permettrait la surprise des retrouvailles et la naissance du manque, sans quoi le désir ne peut être.
Et que penser de la fidélité ? Que penser de ces serments impossibles à tenir alors que comme le dit le proverbe « au dessous de la ceinture, il n’y a ni foi, ni loi » ? L’ignorance en la matière me semble la meilleure chose, ne pas savoir, c’est laisser l’autre à sa part secrète. Sartre et Beauvoir pratiquaient une transparence qui n’était que volonté de contrôle.
Le principe même de la délicatesse n’est-il pas  l’omission et le silence ? Se taire c’est protéger, toute vérité n’est pas bonne à dire et détruit plus qu’elle ne construit.
Tous ces petits arrangements constituent selon moi, une image sympa du couple qui me ferait presqu’envie, tant elle me semble s’allier à une forme de raffinement moderne.
Photo Bonnie and Clyde

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sylvie 2 janvier 2017 - 8h03

Le couple … une micro société à lui tout seul , terrain de tous les malentendus, les tensions mais aussi du plus grand partage et de l’intimité, une belle aventure à construire que le couple !
Merci Dominique pour votre écriture si fine !

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